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Bienvenu sur le Blog Professionnel de Léon S. DJOGBENOU
26 novembre 2009

Histoire des Services d'Information Documentaire (SID) en Afrique: 2ème partie

S

Peut-on parler de rupture entre les Sid de la période coloniale et ceux de la période postcoloniale? 

Les "SID" désignent les Services d'information documentaire. Sous ce vocable, on sous-entend les bibliothèques, les centres d'archives et les centres de documentation. Il s'agit par conséquent de savoir si l'on peut parler de rupture entre ces différentes entités fournissant l'information documentaire de l'ère coloniale et celles de la période postcoloniale. Rupture aussi bien du point de vue quantitatif que qualitatif.

Pendant la période coloniale, les Sid en Afrique étaient érigés pour beaucoup plus répondre aux besoins du colonisateur. Les efforts furent plus concentrés au départ dans les colonies qui hébergeaient le siège du Gouvernement général. Les premières bibliothèques construites l'étaient pour satisfaire les besoins des expatriés en loisir, en culture, en information. L'administration coloniale trouvait aussi son compte. Il a fallu attendre 1890, année de la création de l'Afrique occidentale française (AOF), pour voir créer, les premières bibliothèques dans les différentes colonies de la France. La création des écoles d'instruction pour les enfants des colonies en est la raison principale. L'administration qui se délocalise aussi devant avoir de supports en matière d'informations pour fonctionner. C'est ainsi qu'on eu des bibliothèques pédagogiques pour les enseignants mais aussi des bibliothèques populaires pour la population qui commençait peu à peu à avoir accès au français. Dans le même élan, le colon multiplie d'autres types de bibliothèques, scientifiques et universitaires.
Les archives n'ont pas eu la même "floraison" que les bibliothèques. En effet, pour des raisons liées à l'histoire de l'oralité en Afrique, les archives ont fait les frais de multiples préjugés. Ce n'est qu'en 1913 que le premier service d'archives vit le jour au siège du gouvernement général pour se généraliser seulement dans les années 1935 aux autres colonies de l'AOF et en 1945 à celles de l'AEF.
Après ces années et ses réalisations, le colon va partir avec la vague des indépendances des ex colonies et du coup, la relève devait être prise par les premiers responsables Africains qui ont eu à exercer le pouvoir. Y a t-il eu rupture? Dans quel sens?
Force est de constater que malheureusement il y a eu rupture. Mais une rupture amère. En effet en matière de gestion des archives, la plupart des colonies n'ont pas beaucoup avancé, si elles n'ont pas régressé ou "détruit" ce que le colon avait commercé de bâtir. Il faut dire aussi que beaucoup de fonds d'archives concernant chaque pays

sont conservés soit au siège de l'ex gouvernement général ou en métropole. Les Archives nationales des différents pays ne sont que l'ombre d'elles mêmes quand on sait qu'elles disposent de peu de moyens matériels, techniques et humains; surtout quand on sait que le travail en amont de pré archivage dans les divers services administratifs n'est pas fait dans les règles de l'art.
Quid des bibliothèques et des centres de documentation?
Ils ne sont pas si tant mieux lotis que leurs homologues, les archives.
Malgré les aides des coopérations bilatérales avec les pays du nord et les aides d'organisations internationales intervenant dans le domaine du livre, la situation des centres documentaires est presque un désastre dans nos pays africains: des bibliothèques nationales délabrées avec des personnels très peu formés et démotivés; des bibliothèques scolaires et universitaires inexistantes ou affligeantes dans la majorité des cas; des administrations ou des entreprises sans centres documentaires qui devraient pourtant leur assurer la mobilisation de l'information, source de leur bonne marche.
Bref, le passage de l'ère coloniale à celle des indépendances, au lieu s'assurer une relève de qualité en matière de gestion du patrimoine documentaire, a laissé place à la négligence des Sid. Mais l'espoir est permis surtout avec les efforts de formation sur le continent d'une nouvelle élite de spécialistes de l'information documentaire.


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