Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Bienvenu sur le Blog Professionnel de Léon S. DJOGBENOU
21 novembre 2009

Histoire des Sercices d'Information Documentaire (SID) en Afrique: 1ère partie

Peut-on à partir du vécu actuel croire à une évolution positive des SID en Afrique? Quelles sont les conditions à mettre en place pour atteindre des résultats probants?

Pendant longtemps, les Services d’information documentaire (SID) ont été les parents pauvres dans les politiques nationales de développement en Afrique. En effet, les nouveaux dirigeants au lendemain des indépendances n’ont pas pris conscience des nombreuses et précieuses contributions que les unités d’information documentaire (bibliothèques, services archives et de documentation) peuvent apporter dans l’atteinte des objectifs de développement. Aussi a-t-on assister à une négligence qui n’a pas permis de développer des conditions favorables à l’émergence de véritables systèmes documentaires. Mais les années passant, quel est l’état des lieux actuel ? La situation actuelle augure t-elle d’un avenir meilleur pour les SID en Afrique ? Ou encore quelles sont les conditions qu’il faut créer pour donner au continent noir des unités documentaires dignes de ce nom ?
Si la situation a été désastreuse dès l’accession à l’indépendance dans les pays africains, force est de constater que de nos jours les donnes ont nettement changées. En effet, contrairement aux années 1960, des écoles, instituts ou centres de formation ont été créés dans beaucoup de pays. En plus du Sénégal qui est le pionnier en cette matière, des formations aux métiers de l’information documentaire sont dispensées dans des pays comme le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Gabon, le Niger, le Cameroun,la République Démocratique du Congo, le Togo, le Maroc, l’Egypte. Avec la possibilité pour les ressortissants de pays qui ne disposent pas pour l’instant de faire former dans ceux qui en disposent, l’on doit dire que le grand vide qui existait dans le domaine de la formation est en grande partie comblé. Cela d’autant plus que des institutions de formation sur le continent en arrivent à nouer des partenariats soit avec des pays occidentaux, soit avec des institutions internationales pour des appuis techniques ou financiers. Citons dans ce cas l’EBAD à Dakar et l’ESSTIC au Cameroun qui ont acquis une renommée internationale aujourd’hui par la qualité des formations qui y sont offertes ainsi que par les diplômes qui y sont délivrés. Nul doute que les professionnels de l’information documentaire sont désormais plus formés et partant plus outillés pour la rénovation des centres documentaires déjà existants et pour la construction de véritables systèmes documentaires que mérite l’Afrique et dont elle a besoin pour son véritable essor sur tous les plans.
La force de développement des unités documentaires en Afrique réside aussi dans les regroupements professionnels qui existent dans les pays où exercent les bibliothécaires, archivistes et documentalistes. Pour le Bénin, il s’agit de l’Association pour le développement des activités documentaire au Bénin (ADADB) qui fonctionne avec un bureau exécutif et qui fédère les actions en matière d’activités documentaires. Aussi bien l’ADADB que d’autres organisations pareilles dans d’autres pays africains sont des instruments très performants de formation continue pour les professionnels qui y trouvent un bon moyen de perfectionnement et de mise à jour de leurs connaissances. Cela est effectivement de l’ordre à faire croire en un avenir meilleur pour les SID en Afrique.
N’oublions pas non plus le cadre législatif et règlement qui ont beaucoup évolué depuis les indépendances. Alors que les débuts du monde documentaire étaient caractérisés par l’utilisation commune de textes que le colon avait établis pour l’ensemble des colonies, on note de plus en plus une volonté de régir le domaine selon les particularités de chaque pays. Ainsi les professionnels et les institutions documentaires pourront posséder un statut juridique clair pour leur plein épanouissement. C’est ainsi qu’au Bénin, il a été récemment mis sur pied une commission technique nationale qui a réfléchi sur la loi devant régir les archives et l’exercice du métier d’archiviste. Parlant de volonté, notons aussi que les mentalités évoluent chez les décideurs qui veulent doter leurs pays de véritables pôles d’information. Citons à titre d’exemple le Président sénégalais qui voit ‘’la nécessité d’ouvrir des bureaux d’information économique dans les ambassades du Sénégal à l’étranger.
Compte tenu de tout ce qui précède, il apparaît que l’on peut avoir foi pour une évolution positive des SID en Afrique ? Mais évidemment tout n’est pas encore rose et il reste encore à faire pour avoir des SID modèles sur le continent.
Comme tout le monde le sait, la formation et surtout la formation de qualité qui assure une ressource humaine à la hauteur des défis est le gage de toute réussite. Le secteur de l’information documentaire n’en fait pas exception, au contraire. La création à tout va des institutions de formation sur le continent n’est la solution. Encore qu’il faut absolument s’assurer que l’on a les moyens humains, financiers, matériels et organisationnels suffisants pour réussir. Ce n’est pas encore le cas partout sur le continent. La plupart des pays doivent encore revoir leurs formations pour donner aux professionnels des connaissances et des compétences qui leur permettront d’avoir un niveau universel. Il faut donc des formations ouvertes aux réalités actuelles mondialement reconnues des métiers de l’information documentaire.
Un problème crucial à résoudre pour l’émergence du monde documentaire en Afrique est la reconnaissance des professionnels. Il faut absolument leur donner un statut social officiel qui favorise leur épanouissement. Cela passe par le renforcement du cadre législatif et règlementaire, par l’amélioration des conditions de vie et de travail des professionnels. Cela passe aussi par la création de diplômes valables non seulement dans les pays où les formations sont données mais aussi ailleurs sur le continent et en dehors du continent. Louons dans ce sens les efforts qui sont faits par l’EBAD à Dakar pour la création du diplôme de master professionnel. Mais il faut aussi des masters recherche et des diplômes de niveaux plus élevés afin de donner à l’Afrique des spécialistes qui soient capables de réfléchir, d’inventer.
Il est important de continuer dans le sens des partenariats avec les grandes écoles dans les pays développés et avec les institutions internationales professionnelles qui aideront nos pays africains à avoir l’expertise nécessaire dans les domaines concernés par la pratique documentaire.


Publicité
Publicité
Commentaires
Bienvenu sur le Blog Professionnel de Léon S. DJOGBENOU
Publicité
Bienvenu sur le Blog Professionnel de Léon S. DJOGBENOU
Archives
Publicité