Sur la gestion électronique des documents (GED)
Le
multimédia dans les structures documentaires en Afrique : forces et faiblesses
Le multimédia est composé de deux particules latines à savoir : « multum »
c'est-à-dire « multiple » et « medium » qui signifie « média ». Le multimédia «
Se dit d’une application, d’un service, d’un appareil utilisant plusieurs
médias (image, son, vidéo…) le mot média étant pris dans son étymologie voulant
dire "moyen de relier ». L’AFNOR le définit comme étant l’« assemblage des
technologies destinées à gérer les données, le son et l'image sur un même
support ». Le multimédia est l’une des conséquences du développement fulgurant
ces dernières décennies des technologies de l’information et de la
communication qui ont investi tous les domaines de la vie sociale sans exception
aucune. Le monde de l’information documentaire (Bibliothèques-Archives-Centres
de documentation), domaine par excellence de l’information-communication, ne
pouvait pas être épargné. Ainsi donc, les supports d’information sont désormais
en grande partie du multimédia. Mais si les structures documentaires sous
d’autres cieux, notamment dans les « pays du nord » ont su vite s’adapter,
quelle est la situation en Afrique ? Quelles sont les forces et les faiblesses
de l’introduction du multimédia dans les structures documentaires de ce
continent ?
Commençons par parler des forces d’une telle introduction.
Les structures documentaires en Afrique qui sont pour une grande part des
héritages de la période coloniale jouissent encore de nos jours d’une triste
image. L’opinion selon laquelle la bibliothèque est l’apanage de quelques rares
personnes instruites demeure encore. Une idée qui a freiné le bon développement
des structures documentaires qui n’ont pas eu de moyens suffisants pour être
étendues dans les contrées des pays africains. Aussi la conception des sources
d’information est-elle seulement restée au niveau des documents imprimés.
L’avènement du multimédia a contribué à faire évoluer ce pré-requis et à ouvrir
la voie à d’autres supports. Par ailleurs, « beaucoup de bibliothèques
africaines n’ont pas évolué au-delà des activités bibliothécaires
traditionnelles que sont les préoccupations associées au gardiennage de livres
et autres documents. Le traditionnel rôle de collection et d’organisation de
l’information a principalement réduit les bibliothèques à des entrepôts de
livres. L’ère numérique et l’utilisation des nouvelles technologies ont la
potentialité de transformer la bibliothèque en des centres de diffusion
d’information électronique». De ce point de vue, les structures documentaires
s’ouvrent davantage aux populations qui sont assoiffées de modernité et les
barrières de distance sont également levées. Les usagers ne sont plus tenus de
toujours se déplacer pour accéder à l’information voulue grâce à la mise en
ligne qui est désormais possible par les techniques du web et des
télécommunications.
Les acquisitions et le traitement de l’information s’en trouvent aussi affectés
positivement. Tout peut être géré de façon électronique. Avec le multimédia, de
nouvelles perspectives s’ouvrent aux services documentaires : la
diversification des supports d’information qui ne comportent plus seulement du
texte mais combinent en plus du texte des images et du son. Ils deviennent par
conséquent de véritables pôles d’information où l’usager trouve tout ce qui lui
est nécessaire pour s’informer et s’auto former. Par là même ces services
attirent plus de monde et deviennent plus attractifs.
Mais de nombreux goulots d’étranglement freinent encore l’appropriation et la
pleine jouissance du multimédia par les structures documentaires en Afriques.
De nombreuses faiblesses existent encore. Notons avant tout le manque de
compétences en la matière ou la sous formation des acteurs notamment les
spécialistes de l’information documentaire. La fracture numérique sous-tendue
par la faiblesse en équipements électriques et électroniques constitue un grand
frein au développement du multimédia.
Par ailleurs, les acquisitions portant sur le multimédia sont encore limitées
dans les services documentaires en Afrique soit du fait de la méconnaissance
des sources ou du fait des budgets limités de ces services car les supports
multimédias ont un coût que ne peuvent supporter nombres de centres
documentaires en Afrique. Aussi, les services documentaires accueillant le
multimédia ne sont pas à l’abri des critiques sur l’acculturation des
Africains. En effet, la production du multimédia est très largement faite à
l’occident qui impose indirectement sa vision du monde. Se pose alors le
problème de l’envahissement du continent par les images et d’autres données
produites ailleurs.
Sources d’information :
1)-
fr.wiktionary.org/wiki/multim%C3%A9dia
2)- http://www.netcom.fr/francais/glossaire.html
3)- La fourniture de service de bibliothèque à l'ère numérique : opportunités
et menaces pour les bibliothèques d'Afrique / Kgomotso H Moahi, Université du
Botswana, Gaborone, Botswana;
Titre original : Providing library services in the digital era: opportunities
and threats for libraries in Africa / Traduit par : Elsa Zakhia, Institut
Français du Proche-Orient, Bibliothèque Etudes Contemporaines, Beyrouth, LIBAN.
Berlin 2003
4)- La gestion de l'information pour le
développement au 21e siècle : perspectives pour les bibliothèques africaines,
défis mondiaux / Kenneth Ivo Ngozi Nwalo, Département de Bibliothéconomie, des
Archives et des Sciences de l'Information, Université d'Idaban, Nigéria;
Titre original : Managing information for development in the 21st century:
prospects for African libraries, challenges to the world / Traduit par :
Bernard Dione, EBAD, Dakar, Sénégal . Jérusalem 2000